Journée mondiale de l’Alzheimer :
Chaque année, le 21 septembre marque la Journée mondiale de lutte contre la maladie d’Alzheimer.
Cette journée est dédiée à sensibiliser le public aux défis posés par cette maladie, qui est la forme la plus courante des maladies neurodégénératives. En France, environ 1,2 million de personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, un chiffre qui pourrait atteindre 1,8 million d’ici 2050.
Les événements organisés pour cette occasion visent à informer et mobiliser autour de la recherche et du soutien aux malades et à leurs familles, avec des campagnes de sensibilisation et de collecte de fonds.
Cependant, au-delà de l’importance de cette journée, il faut comprendre les facteurs qui peuvent influencer le développement et la progression de cette maladie, comme la perte auditive.
L’impact de la perte auditive sur le déclin cognitif
Accélération du déclin cognitif
La perte auditive est un phénomène courant chez les personnes âgées, mais elle est souvent sous-estimée en ce qui concerne son impact sur la santé cognitive. En effet, plusieurs études ont montré que la perte d’audition est associée à une accélération du déclin cognitif. Les individus souffrant de déficience auditive présentent un taux plus élevé de diminution des fonctions cérébrales telles que la mémoire, l’attention et la capacité de calcul.
De plus, le risque de développer une démence augmente avec le niveau de perte auditive. Une perte de 25 dB double le risque de démence, tandis qu’une perte de 40 dB quintuple ce risque.
Augmentation du risque de démence
Les études montrent que les personnes âgées avec une perte auditive ont un risque accru de développer une démence. Ce lien peut s’expliquer par plusieurs mécanismes potentiels.
• Atrophie cérébrale et pathologie commune : La perte auditive est associée à une atrophie cérébrale et à une accumulation de protéines tau, caractéristiques de l’Alzheimer, suggérant un lien pathologique direct.
• Surcharge cognitive : Le cerveau doit fournir plus d’efforts pour interpréter les sons, ce qui épuise ses autres fonctions, augmentant ainsi la vulnérabilité aux troubles cognitifs.
• Isolement social : La difficulté à communiquer due à la perte auditive entraîne souvent un isolement social, un facteur de risque bien connu pour la démence.
Les risques cognitifs pour les personnes non appareillées
Conséquences d’une perte auditive non traitée
Pour les personnes souffrant de perte auditive qui ne se font pas appareiller, les risques cognitifs sont encore plus importants. La perte auditive non traitée est associée à une accélération du déclin des fonctions cognitives, notamment la mémoire, l’attention et le raisonnement.
Les études montrent que même une perte auditive légère peut doubler le risque de démence, tandis qu’une perte auditive sévère peut le quintupler. Cette augmentation du risque est attribuée à plusieurs facteurs :
Impact sur la qualité de vie : La perte auditive non corrigée peut entraîner des problèmes de communication, un isolement social, une irritabilité accrue, et même un risque de dépression.
Sous-stimulation cérébrale : La diminution des stimuli auditifs réduit l’activité de certaines zones du cerveau, contribuant à un déclin plus rapide.
Études et recherches sur le lien entre perte auditive et Alzheimer
Études sur le risque accru de démence
Plusieurs études majeures ont exploré le lien entre la perte auditive et la maladie d’Alzheimer.
Par exemple, l’étude AcouDem, publiée dans les Cahiers de l’Audition en 2007, a examiné la relation entre la presbyacousie (perte auditive liée à l’âge) et le risque de démence. Cette étude, menée par Pouchain D. et al. pour le Groupe de Recherche Alzheimer Presbyacousie (GRAP), a révélé que les cas d’Alzheimer étaient deux fois plus fréquents chez les personnes âgées présentant une presbyacousie, renforçant ainsi l’idée que la perte auditive est un facteur de risque potentiel pour la démence.
Recherches en cours et résultats prometteurs
Des recherches actuelles, telles que l’étude de l’Inserm de Bordeaux sur près de 4 000 individus âgés de 65 ans ou plus, visent à évaluer l’impact de l’utilisation d’aides auditives sur le retard de l’apparition de la démence. De plus, une étude néerlandaise a mis en évidence l’importance de préserver les fonctions cognitives chez les patients de plus de 55 ans présentant une surdité supérieure à 30 dB HL sur les fréquences de la parole. Ces études soulignent l’importance du dépistage et du traitement précoces des troubles auditifs pour réduire le risque de démence.
L’importance de l’appareillage précoce
Réduction du déclin cognitif grâce aux aides auditives
L’étude AcouDem souligne également l’importance de l’appareillage auditif pour les personnes âgées présentant une perte auditive. En effet, utiliser des aides auditives peut potentiellement ralentir le déclin cognitif et améliorer la qualité de vie. Le port d’aides auditives aide à réduire l’effort d’écoute, maintient une stimulation cérébrale adéquate et préserve les capacités de communication, ce qui peut avoir des effets positifs sur la santé cognitive.
Dépistage et traitement précoce
L’étude met en lumière la nécessité de dépister et de traiter les troubles auditifs le plus tôt possible. En intégrant des aides auditives dans les soins des personnes âgées, il est possible de diminuer considérablement le risque de développer des troubles cognitifs graves comme la maladie d’Alzheimer.
Le port d’aides auditives peut atténuer ces effets négatifs en réduisant l’effort d’écoute, en maintenant une stimulation cérébrale adéquate, et en préservant les capacités de communication et la vie sociale.
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Bibliographie
- Cahiers de l’Audition. (2017). « Étude AcouDem : lien entre presbyacousie et Alzheimer. »
- Gurgel RK et al. (2014). « Relationship of Hearing Loss and Dementia: A Prospective, Population-Based Study. »
- Groupe de Recherche Alzheimer Presbyacousie (GRAP). (2007). « Étude sur la presbyacousie et le risque de démence. »
- Étude de l’Inserm de Bordeaux. (En cours). « Impact de l’utilisation d’aides auditives sur le retard de l’apparition de la démence. »